À l’occasion d’une étude réalisée par BPI France en 2017, les dirigeants des PME et ETI françaises voyaient dans la complexité du sujet le premier frein à la digitalisation de leur entreprise, devant le manque de compétences en interne et le manque de ressources financières. Même si la maturité a certainement progressé depuis, cette difficulté à maîtriser le digital demeure un écueil majeur pour les entreprises qui, en conséquence, l’abordent de façon désordonnée (63 % affirmaient ne pas avoir de feuille de route claire) ou cloisonnée (seules 25 % y associaient leurs équipes). En panne de stratégie et de visibilité, les dirigeants éprouvent face à la transformation digitale un désarroi qui pourrait se résumer en une seule question : « Par où commencer ? ».
Un processus emblématique pour débuter
À la différence des projets informatiques traditionnels, la transformation digitale touche toute l’entreprise. Elle ne vise pas tant à optimiser l’existant qu’à développer une nouvelle approche de l’activité et de nouvelles façons de travailler, plus collaboratives, plus agiles et plus tournées vers le client. C’est pourquoi les premiers pas de la transformation vont devoir être représentatifs de ces changements tout en apportant des bénéfices rapides, concrets et visibles, de manière à balayer les scepticismes et à créer une dynamique collective. Et dans cette perspective, la digitalisation de la fonction finance, autour de la dématérialisation des factures, constitue le candidat idéal. Le processus Procure-to-Pay (P2P) est en effet l’un des processus emblématiques et fondamentaux du fonctionnement de l’entreprise. Sa dématérialisation et son automatisation peuvent constituer à la fois une vitrine, un levier et un point d’ancrage du virage digital en posant, autour des données financières, les bases technologiques et opérationnelles du futur de l’entreprise.
Un retour sur investissement rapide et substantiel
Simple à mettre en uvre, la dématérialisation commence par démythifier aux yeux de tous les technologies de pointe sur lesquelles elle se fonde (cloud, intelligence artificielle ). Surtout, elle apporte rapidement un retour sur investissement substantiel. Le cabinet Capgemini Consulting estime qu’elle peut permettre jusqu’à 71 % de réduction des coûts de traitement des factures. Quant à la durée de leur cycle de traitement, il peut être divisé de 2 à 5 fois. La clôture comptable est elle aussi très sensiblement accélérée. À ces gains d’efficacité, s’ajoutent les bénéfices d’une qualité améliorée : moins d’erreurs, de doublons, de litiges, de retards Enfin, la gestion des risques se trouve renforcée grâce à un strict respect de la réglementation et à de puissants outils de détection de fraude. Autant de bénéfices qui, en s’additionnant, peuvent permettre de financer d’autres projets dans un contexte budgétaire tendu, et de démontrer par l’exemple les bienfaits du digital à toute l’organisation.
L’amorce d’un changement culturel
Corollaire de la dématérialisation, l’automatisation libère les équipes financières des tâches à faible valeur ajoutée de (res)saisie des données, de passage des écritures et de production de rapports, et leur permet de faire évoluer leur rôle. Les collaborateurs peuvent passer davantage de temps sur l’analyse des données, les études budgétaires, l’accompagnement des métiers et de leurs projets, et ainsi amorcer et incarner l’évolution culturelle indissociable de la transformation numérique. Quant au directeur financier, une réussite dans son propre service renforcera d’autant sa légitimité pour s’imposer comme l’un des leaders de la transformation digitale de son entreprise.
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